Merci de patienter

Homo pandémicus - pour vivre heureux, vivons masqués - 2020

Nadine LAHOZ-QUILEZ

menu

Homo pandémicus - Pour vivre heureux, vivons masqués, reprend l’expression tirée de la fable de Florian de la moitié du XVIIIe siècle.

Cet objet conçu par strates, oscille entre ironie et inquiétude. L’enveloppe hérissée agit comme un repoussoir. Accéder à la partie centrale devient difficile. On se pique, on se griffe. Le fil métallique est sensible à la flexion et à la torsion. Plus il est manipulé, plus il se métamorphose agissant comme par contamination. Le maniement devient une expérience sensitive voire nociceptive.

Le leporello enchâssé dans sa gangue laisse entrevoir une membrane translucide, un tissu conjonctif ou fascia. Ce tissu, structure enveloppante, est composé de la substance P, points récepteurs de la douleur, plus sensibles que ceux de la peau ou du muscle. Il s’étale comme une bandelette (étymologie de fascia). Il se déploie pour faire membrane et à sa surface, une peau de silicone vient couvrir une multitude de cellules.

ll s’agit de parler d’un territoire, celui du tissu corporel, de matières, celles du corps, de limites, celles des peaux. On est à la lisière des surfaces et des matières, à la lisière des faces et des espaces. L’espace du dehors avec ces fils métalliques qui s’apparentent au système pileux, l’espace du dedans avec le papier pensé comme un matériau à double face pouvant s’épanouir, pensé aussi comme une surface d’inscription au même titre que la peau. L’espace du relief avec l’usage du silicone qui laisse apparaître par transparence la surface sur laquelle il se déploie et l’espace du dessin constitué de cercles, formes archétypales de la cellule. Le dessin procède par accumulation. Le temps est donné au geste, métaphore de celui donné à la vie d’une cellule.

Tous ces espaces sont des surfaces qui se rapprochent les unes des autres, qui se confrontent les unes aux autres pour constituer l’épaisseur et produire une lecture qui va de la surface à la profondeur. Ces espaces sont des étapes qui se rapprochent d’une perception des limites du corps au travers des sensations produites par le contact avec les matériaux. Ils visent à constituer une compacité des peaux.

 

 

Série de 5 pièces uniques signées et numérotées un dessin recto verso 80 x 100 cm est coupé en 5 bandes de 16 cm de haut. Dessin à l’encre sur Rosaspina 220g, silicone, fils métalliques enchâssés dans un socle en bois. Leporello 16 x 100 cm, l’ensemble 36 x 25 x 20 cm

Éditions Bellodorso - 4e trimestre 2020 ISBN 979-10-94616-15-4