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Casing/Enveloppe - 2001 / 2018

Nadine LAHOZ-QUILEZ

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La nudité intégrale est refusée par toutes les civilisations. L’être humain va s’attacher à la transformation des apparences et ce jusqu’à sa mort, ultime modification. À la naissance d’un enfant, la société s’empare du corps, matière première malléable, pour le former, le manipuler. Il devient ainsi le support de tous les artifices (tatouages, parures, vêtements...) et permet l’identification à une collectivité homogène qui impose un consensus secret et symbolique.

Le vêtement, élément amovible de la parure simule et dissimule, cache et dévoile. Il met en scène des parcelles du corps au gré des modes et aux dépens des parcelles avoisinantes laissées dans l’ombre. Sorte de carapace souple, il protège le corps du monde extérieur tout en l’affichant. Il participe à la mise en forme, à la théâtralisation de celui-ci, rejoignant les codifications sociales du paraître.

C’est dans l’intimité que le fabriqué et l’organique se mêlent et s’entremêlent. Odeurs, chaleurs, effleurement, frottements plus ou moins appuyés, plus ou moins réguliers... autant d’éléments qui constituent cette relation. Le vêtement se moule à son modèle prenant ainsi l’empreinte du corps, élément mouvant, pour parfois ne faire plus qu’un.

Le fil comme le poil, éléments constitutifs de l’un et de l’autre ont une similitude formelle et graphique. Tous deux par une densité variable d’implantation ou de tramage constituent une nouvelle surface, voire une seconde peau.

Le patron est un des premiers maillons des différentes étapes de fabrication. Il est le plan avec ses signes, ses codifications, son vocabulaire qui deviendra volume. Ainsi la pièce de patron signifie le vêtement tout comme ce dernier va signifier le corps, ici physiquement absent mais sans cesse révélé.